Bibliographie : Mailly le Château au moyen-âge ( Jean Chenouard), Mailly le château ( André Gourlin), « Petite histoire de Mailly le Château ( Jean Camelin), études et notes de Josiane Maxel.
EPOQUE PREHISTORIQUE
Les fouilles archéologiques réalisées en 1913 par l’Abbé Poulaine et 1928 par Henry Corot démontrent, par la découverte de tumulus funéraires ( ossements humains, parures, poteries, bijoux) le passage d’une civilisation préhistorique : les celtes.
La présence d’objets en bronze et en fer (passage d’un âge à l’autre) dans les tumulus permettent aux experts de situer l’époque de la présence des celtes à Mailly le Château à environ 500 ans avant J.C.
Une période de Gaule celtique s’installa jusqu’au premier siècle avant J.C.
EPOQUE ROMAINE
Des vestiges ont été retrouvés en 1822 en creusant le canal du nivernais : Constructions, poteries, colonnes, tuiles à rebord, médailles (notamment un Hadrien) et une statuette de bronze…
Quelques tombes en pierres au-dessus des travaux ont été retrouvées.
Un aqueduc a été découvert en 1855 qui devait conduire l’eau de Mailly la Ville à Mailly le Château, d’environ 4 kilomètres.
Ces éléments permettent de conclure à l’existence d’un village près de la rivière.
L’OPPIDUM DE MAILLY LE CHÂTEAU
La société d’études géologiques et archéologiques du Monfault et de la Montagne de verre (SEGAMM) décrivait en 1991 les éléments attestant de l’existence d’un oppidum gaulois de 190 hectares sur notre commune. « l’oppidum est situé sur un promontoire au centre d’une boucle qui domine la vallée de l’Yonne.
Au temps des celtes Mailly le Château devait être une ville importante située à un carrefour d’une voie N/S venant d’Autric (Auxerre) et se dirigeant vers Clamecy et d’une voie E/O venant d’Alésia en passant par Voutenay. »
Cet oppidum est entouré d’enceintes et comporte à différents endroits les structures d’anciens villages gaulois. (vallée Hugues, voie romaine vers Trucy, Vignes Poupin..)
Les pierres sèches qui encadrent notre village témoignent de son histoire
LE MOYEN-AGE
La période du moyen-âge est la plus connue, mais aussi la plus fertile. Dès la fin du 7ème siècle, on assiste à une multiplication de possessions et de destinées ( Charles Martel, Charlemagne, Charles le Chauve, Charles le Simple …) pour aboutir à une époque qui nous concerne particulièrement, celle de Pierre de Courtenay et de sa fille Mahaut.
PIERRE II DE COURTENAY
Né en 1165, fils de Pierre de France et d’Elisabeth de Courtenay, il succéda à son père dans la seigneurie de Courtenay. Son cousin, le roi Philippe Auguste lui fit épouser en 1184, Agnès, héritière du comté de Nevers. C’est ainsi qu’il devint en 1185 comte de Nevers, d’Auxerre et de Tonnerre.
Son épouse meurt en 1192 laissant une fille : Mathilde appelée Mahaut. Il se remaria avec Yolande de Hainaut dont il eut 12 enfants. Il mourut en 1219.
MAHAUT DE COURTENAY
Appelée Comtesse Mathilde, Mahaut la grande ou Mahaut de Courtenay, elle est née en 1188.
Mariée au Comte Hervé de DONZY(*), elle participa, à ses côtés, à l’affranchissement des sujets de Clamecy en « l’an de grâce » 1213 et de la Vème croisade.
Elle contribua à l’édification de l’église St Adrien (qui semble lui rendre hommage sur sa façade) et à une léproserie aujourd’hui disparue.
Après la mort d’Hervé en 1222, de sa fille Agnès en 1225, elle se remarie avec Guy, comte de Forez en 1226.
Elle voyage sans cesse entre ses châteaux, notamment celui de Druyes.
En 1230, elle signe la charte accordant à toutes les filles serves l’autorisation de se marier selon leur gré (à condition qu’elles renoncent à leur héritage, à l’exception du mobilier).Veuve à nouveau en 1239, perdant son petit fils et sa petite fille, elle passe la fin de sa vie à souffrir et à donner.
Elle meurt en 1257.
(*)Sa première union avec le baron de Donzy mérite qu’on s’y attarde :
HERVE DE DONZY
C’est l’union du baron Hervé de Donzy et de la comtesse Mahaut, fille de Pierre de Courtenay
(l’un des premiers empereurs de Constantinople), qui donna le comté de Nevers à cette seigneurie en 1199. Ce mariage imposé par le baron de Donzy se fait grâce à la médiation du roi de France Philippe Auguste, sous réserve qu’Hervé lui cède le comté de Gien. En effet Mahaut, âgée de huit ans, avait été « promise » au comte de Flandre.
Le pape Innocent III jette l’anathème sur le jeune couple sous prétexte que « cette union entre parents était contraire aux lois de l’Eglise ». En réalité les liens de parenté entre Hervé et Mahaut étaient beaucoup trop éloignés pour être un obstacle à ce mariage.
La jeune comtesse Mahaut, très pieuse et très attentive aux dogmes de sa religion, fait de pressantes démarches auprès du Pape qui, fin de compte, lève l’interdit en imposant à Hervé de Donzy, nouveau comte de Nevers, les exigences suivantes : participation aux Croisades contre les infidèles ; fondation de trois monastères ; et séparation momentanée des époux pour « faire pénitence ».
Le couple se soumet scrupuleusement aux conditions exigées : Hervé participe à la croisade des Albigeois (1209), et accompagné de son épouse à la Ve croisade dirigée contre l’Egypte. Ils fondent différents monastères dans le nivernais, en particulier le prieuré de Beaulieu sur sa terre de Clamecy, pillé au 15ème siècle par les protestants, puis vendu sous la Révolution. Hervé et Mahaut dotent généreusement l’abbaye de Pontigny (Yonne). Enfin le comte se sépare momentanément de sa femme et fait pénitence en Touraine. Moyennant quoi, et bien avant que toutes ces conditions soient remplies, Innocent III par une Bulle datée du 10 décembre 1213, accorde la dispense requise et réhabilite le mariage d’Hervé, comte de Nevers avec Mathilde de Courtenay
Depuis la cession du comté de Gien à Philippe Auguste, le comte de Nevers entretenait une certaine inimitié avec son suzerain. Il ira jusqu’à combattre dans les rangs flamands au cours de la bataille de Bouvines (1214).
En 1213, le comte Hervé affranchit ses sujets de Clamecy. Suit la traduction de cette Charte d’après le texte latin publié par Jean Née de la Rochelle (avocat- procureur fiscal historien littérateur – 1692 -1772).
« Nous, Hervé, comte de Nevers, persuadé que rien n’est plus conforme à l’humanité que de laisser vivre librement et d’affranchir de toute espèce de servitude ceux qui sont sous notre dépendance, et désirant par ces motifs que nos sujets de Clamecy soient et vivent en liberté, avons ordonné et ordonnons qu’à l’avenir ils passent leur vie tranquilles, en paix et à l’abri de toute contrainte ; et ce considérant, avons supprimé et supprimons en totalité et pour toujours, toute main morte à laquelle ils ont été soumis anciennement et jusqu’à ce jour, abolition faite des corvées de toute nature ci-dessus mentionnées, à condition cependant, qu’au lieu de cette main morte, ces mêmes sujets seront tenus désormais de payer la dîme sur les produits du sol, savoir : le dixième de la récolte en légumes, en froment, en vin, et pareillement en toute autre denrée, et pour chaque maison, ils seront obligés de donner cinq sols d’or à nous ou à nos ayant-droit et successeurs, laquelle obligation ou redevance perpétuelle nos précités sujets ont consenti de concert avec nous à voir mettre en vigueur sans contestation aucune .En échange de cette redevance, donnons et accordons à nos susdits sujets, ayant leur domicile dans notre ville de Clamecy, droit d’usage dans les bois vulgairement appelés Montlambert, contenant, pour leur utilité et leur besoin sept ou huit arpens de terre environ ; lequel bois tient et est contigu au lieu ou sol et terre de Lucy, près de l’antique forêt communément appelée forêt de Bèze, dans un chemin ou vallée de laquelle nous avons fait placer des bornes de division ou de séparation vers la terre ou sol de Lucy, sur lesquelles bornes se trouvent sculptées nos armes ou armoiries, tenant d’une part à la terre des religieux ou à l’Abbaye du couvent de Rigny, d’autre part à la juridiction ou domaine de Bèze, dépendant de notre propriété ; promettant à nos sujets dudit Clamecy secours et conseil en toute bonne foi contre quiconque de quelque état, qualité et condition qu’il soit, osera aller contre ce que nous avons réglé et ordonnons, et afin que tous, sans exception, le regardent comme certain et inviolable, nous l’avons sanctionné de notre sceau ; droits de justice réservés à nous et à nos successeurs. »
« Fait et publié l’an de grâce douze cent treize. »
Les habitants de Clamecy déchargés en partie du joug de la servitude et affranchis des corvées et du droit de Main Morte s’acquittèrent de « bonne grâce » des charges compensatrices. Pour la première fois, ils se sentent groupés solidairement dans une ville leur appartenant. Pour en bien marquer les limites, ils plantent des bornes qui fixent l’étendue du territoire assujetti à la dîme et formant les limites de la cité ; d’où le nom de « Dixième » donné à cette terre, nom qu’elle conserve encore de nos jours.
C’est durant la croisade en Egypte que le comte Hervé apprend le décès de Pierre de Courtenay, son beau-père. Il s’empresse de rentrer en France pour recueillir son héritage, notamment les comtés d’Auxerre et de Tonnerre.
La date et les causes du décès du comte Hervé demeurent inconnues. Certains historiens le font mourir dans son château de Saint Agnan (Berry), empoisonné par des affiliés aux hérétiques Albigeois et Vaudois qu’il avait combattu énergiquement. Il repose à l’abbaye de Pontigny (Yonne).
Quelques étapes de l’histoire :
La guerre de cent- ans (1336-1453):
Epoque qui a duré plus de cent ans où on a pu voir se faire et se défaire la France , par ses frontières, ses religions et ses administrations. Sans oublier, bien sur, les guerres, avec leurs cortèges de misères, de meurtres, de pillage, de jacqueries, d’alliances douteuses (français, bourguignons, anglais, etc…)
Mailly le Château n’a pas été épargné. ( L’épisode de Fort Epice, chef des écorcheurs, en est un témoin)
Sous le règne de louis XI, la Bourgogne passe sous la couronne de France et Mailly le Château devint une capitainerie avant de se confondre avec Mailly la ville sous le nom des « maillis »et engagé au prince de Condé.
Les guerres de religions :
Notre village n’a pas été exempté des haines religieuses. Le seizième siècle a vécu une sombre histoire que chacun de nous connaît. Les massacres entre catholiques et protestants hantent encore nos livres d’histoire.
Le château fut alternativement occupé par les et par les autres. ( Condé pour les protestants, De la Boissière pour les catholiques)
En 1591, le baron de Seignelay (ligueur) pillait et incendiait notre village.
Henry IV pacifia momentanément cette période, mais, cinq ans après sa mort, le prince de Condé, mis à la tête des « grands », reprit les hostilités. Après sa défaite, on pense qu’il fut exilé à Mailly le Château.
XVIIème et XVIIIème siècle :
La Bourgogne n’a plus d’existence propre : sa gestion se confond avec celle du royaume.
Néanmoins, elle resta fidèle à une pratique institutionnelle originale. (coutumes, élections, administration …)
Une étude plus précise reste à faire sur l’évolution de Mailly le Château.
La révolution :
Quelques anecdotes :
Mailly le Château devint « Mailly le vineux » de 1793 à 1796
La création des départements et des cantons en 1790 provoqua de nombreuses disputes, et des surprises..
Les « maillis » furent ainsi séparés, l’un, Mailly le Château, rattaché au canton de Coulanges-s-Yonne, l’autre, Mailly la Ville, à Vermenton.(alors que Mailly le Château était considérée comme « ville », étant 7ème du baillage d’Auxerre et pouvait prétendre à être chef lieu de canton).
Le XIXème siècle
Etude en cours
Bibliographie : Mailly le Château au moyen-âge ( Jean Chenouard), Mailly le château ( André Gourlin), « Petite histoire de Mailly le Château ( Jean Camelin), études et notes de Josiane Maxel.